Les rosés de saignée, c'est pas une nouveauté mais c'est tout ce qui doit rester !!
Hier soir, finissant tard mon travail, j'ai râté la nouvelle du moment. Je tombe sur le journal de minuit et là le premier titre : les rosés d'assemblage sont définitivement bannis du language des AOC européennes...
Remetons les choses dans leur contexte :
- Le rosé représente 8 % de la production mondiale de vin soit 21,50 millions d'HL de vin.
- Trois quart des volumes de production mondiale de rosé sont européens. (La France représente 38 % de cette production, contre 28 % pour l'Italie et 24 % pour l'Espagne)
- La provence _ à qui on doit la réelle prise de conscience et le début de cette mobilisation _ produit à elle seule 40 % des vins rosés en AOC.
- La consommation de rosé est la seule qui a augmenté en volume dans la grande majorité des pays du monde.
La consommation de vin rosé en France n'a cessé d'augmenté durant les 18 dernières années et représente 11 000 emplois directs ainsi que plus de 65 000 emplois indirects !
C'est il y a six mois que tout a commencé...
La commission européenne avait proposé d'autoriser la fabrication du vin rosé par mélange de vin blanc et de vin rouge.
Cette mesure était d'abord passée inaperçue car noyée dans l'aménagement des règlements sur les pratiques oenologiques. La déléguation française vote ce règlement grâce notamment à ce qu'on peut appeler un fort appui des "Grands" (les grands négoces) en expliquant à la délégation le désaventage des producteurs européens pour qui l'assemblage est prohibé face à des producteurs australiens ou sud-africains.
Le deuxième avantage mais qui n'était pas réellement avoué était de pouvoir mélanger des vins blancs et rouges bas de gamme, ce qui, comme le dit François Millo le directeur du CIVP (Comité Interprofessionnel des Vins de Provence) "N'est ni plus ni moins qu'une duperie et de la contrefaçon" car "Comment voulez-vous que le consommateur s'y retrouve ? Il n'a pas le temps de lire le détail de l'étiquette. Il va se fier à la couleur, au prix et se laissera séduire par un emballage marketing".
Les vignerons de Provence et de Tavel se sentaient touchés même si leurs vins sont des AOC et donc pas réellement mis en cause, mais c'est l'image du rosé en elle-même qu'ls défendaient...